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Page:Loti - La Galilée, 1896.djvu/82

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judaïsme. Ses Écoles rabbiniques, célèbres en Israël, donnèrent d’abord la Mischna ; au troisième siècle ensuite, le lourd et vide Talmud, et trois cents ans plus tard encore, la savante Masorah consultée par saint Jérôme. Plus tard, Tibériade vit passer Khosroès le terrible, puis le khalife Omar. Fief de Tancrèdeau temps des Croisades, mais revenue définitivement aux mains des Sarrasins après la chute de l’empire des Francs de Palestine, elle s’endormit enfin du grand sommeil arabe et, peu à peu, fut oubliée. Au siècle dernier, quand y parut l’armée d’invasion de Bonaparte, elle n’était déjà depuis longtemps qu’un amas de pierres à l’abandon, malgré ses hautes murailles relevées par Dzaher el-Khamr. Nous approchant par des sentiers incertains où il n’y a personne, il nous paraît bien que ce n’est plus là que le grand simulacre, la grande momie d’une ville : ses remparts déjetés par les tremblements de terre, lézardés du haut en bas, présentent partout des brèches profondes où nous passerions à cheval aussi bien que par les portes — et, à l’intérieur, on n’aperçoit guère que des herbes et des ruines. Cependant on nous a dit que Tibériade, depuis dix ou quinze ans, se repeuplait de juifs pieux, revenus