Page:Loti - La Mort de notre chère France en Orient, 1920.djvu/116

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quie, personne n’ignore qu’elle était, depuis des siècles, le pays du monde le plus ouvert à l’influence française, un pays où, hier encore, nous étions chez nous, un pays où la seule langue européenne vulgarisée était la nôtre ; on nous aimait à Constantinople et, malgré tout, si nous faisions seulement un geste moins implacable, on nous aimerait encore ; depuis l’armistice on nous appelait à grands cris ; pendant les plus dures batailles, les Turcs cessaient le feu pour épargner nos ambulances ; et nos blessés, nos prisonniers, étaient traités toujours avec la plus exceptionnelle sollicitude, j’en appelle sans crainte au témoignage de tous nos combattants !

2o « Si la question d’Orient, dit encore M. Politis, n’est pas réglée une fois pour toutes en faveur des Grecs, véritables amis de l’Entente et de la France (!), la paix du monde sera à jamais compromise. » Qu’il me pardonne d’affirmer absolument le contraire. Si les envahisseurs étrangers, installés à Smyrne contre le droit des gens et contre la foi des traités, ne sont pas retirés bientôt, l’indignation des pauvres Turcs les poussant alors aux résolutions extrêmes, nous verrons commencer une interminable guerre d’extermination, où beaucoup de sang français coulera encore…