Page:Loti - La Mort de notre chère France en Orient, 1920.djvu/117

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M. Politis, pour nous gagner à sa cause, veut bien nous offrir l’avantageuse amitié de la Grèce. Il prétend que son pays sert déjà l’influence française, et, pour le prouver, il fait miroiter à nos yeux les minuscules institutions fondées, ou projetées, à Athènes dans notre intérêt. Mais, qu’est-ce que ces négligeables et incertaines choses, auprès de l’immense et universel prestige séculaire que la Grèce va nous faire perdre en Turquie et dans tout l’Islam ! Et qu’est-ce que la petite Grèce elle-même, auprès de cette Turquie encore si vaste et, malgré ses mutilations, capable de redevenir demain pour nous, si nous le voulions, une alliée si puissante ? M. Politis, et c’est là surtout que s’affirme la naïveté de ses paradoxes, nous parle de tout ce que pourrait faire la petite minorité grecque d’Asie Mineure pour le développement de notre influence là-bas. « Aujourd’hui, dit-il, le prestige de la France en Orient est immense, et un avenir économique plein des plus riches promesses s’ouvre là pour elle ; tandis que son influence diminuerait du coup, le jour où elle cesserait de soutenir les Grecs. » Il est impossible de pousser plus loin le contresens, et on dirait une gageure. Notre influence séculaire là-bas, mais justement elle est aux trois quarts