Page:Loti - La Mort de notre chère France en Orient, 1920.djvu/153

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bien plus que les spectacles naturels et artistiques qui accumulent leurs beautés séductrices devant ses regards contemplatifs (le prince héritier approuve discrètement, l’assistance applaudit). C’est un poète aussi épris des qualités morales qu’il est amoureux des belles œuvres. Éloignons-nous maintenant du sentiment, pour entrer dans le domaine des faits.

Pierre Loti est venu à Constantinople pour la première fois à la veille de la guerre turco-russe de 1293 (1876) ; il a vu de ses yeux combien les Turcs étaient opprimés, injustement persécutés, dans les temps qui avaient précédé la guerre : il s’est rendu compte des agissements et de la valeur de certains éléments avec lesquels nous avons vécu en commun — et que nous avons eu la bonté de laisser vivre — depuis cinq siècles. Depuis lors il ne s’est pas produit un seul événement qui n’ait étalé encore une fois, devant les yeux compatissants de notre cher ami, l’oppression et l’innocence du Turc.

Immédiatement après la Révolution, combien d’obstacles, grands et petits, n ont-ils pas entravé nos pas dans toutes nos entreprises ! Je ne veux pas vous faire perdre ces précieuses minutes en répétant des faits qui se rapportent à un passé tout récent.