cuirassés et de croiseurs, immobilisés pour quelques mois, et attendant.
Des centaines de marins, fort divers d’allure et de langage, animent donc chaque soir de leurs chansons ou de leurs cris les quartiers de la ville où l’on s’amuse, les innombrables bars à l’américaine remplaçant les maisons-de-thé d’autrefois. Les nôtres fraternisent un peu avec ceux de la Russie, mais beaucoup plus avec ceux de l’Allemagne, qui sont d’ailleurs remarquables de bonne tenue et d’élégance. C’était imprévu, cette sympathie entre matelots français et allemands, qui vont par les rues bras dessus bras dessous, toujours prêts à tomber ensemble à coups de poing sur les matelots anglais dès qu’ils les aperçoivent.
Au milieu de tout ce monde, les petits matelots japonais, vigoureux, lestes, propres, font très bonne figure. Et les cuirassés du Japon, irréprochablement tenus, extra-modernes et terribles, paraissent de premier ordre.
Combien de temps resterons-nous dans cette baie ? Vers quelle patrie serons-nous dirigés ensuite ? Et quelle sera la fin de l’aventure ?…