coupés court, il serait redevenu un Japonais du vieux temps. Quant au décor, il est aussi très pur, sauf la lumière électrique, la trop moderne lumière, qui tombe çà et là du plafond, mais d’une manière discrète cependant, et voilée de verre dépoli.
Quand nous sommes tous accroupis par terre, bien en rang au fond de la salle, sur des coussins de velours noir, six servantes pareillement vêtues apparaissent à la porte, dans le lointain de ce petit désert de nattes et de papier, se prosternent et font une première entrée tout à fait rituelle pour venir d’abord placer, devant chacun des couples assis, l’inévitable réchaud de bronze. Ce sont des personnes entre deux âges, et d’aspect respectable, ces servantes, pâles, distinguées, les cheveux lissés en ailes de corbeau ; elles ont arboré la tenue et la couleur de grand apparat, qui sont spéciales aux fêtes du nouvel an et ne doivent se porter que la première semaine de chaque année : robe de crépon noir, d’un noir mat et profond comme le voile de la nuit, avec un blason blanc au milieu du dos ; robe qui traîne derrière, traîne