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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/137

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VIII


L’histoire de « Zahidé » depuis son mariage jusqu’à l’arrivée d’André Lhéry.

Les caresses du jeune bey, qui lui étaient devenues de plus en plus douces, avaient peu à peu endormi ses projets de rébellion. Tout en réservant son âme, elle avait donné très complètement son corps à ce joli maître, bien qu’il ne fût qu’un grand enfant gâté, d’un égoïsme dissimulé sous beaucoup de grâce mondaine et de gentille câlinerie.

Était-ce toujours pour André Lhéry que son âme était gardée ? Elle-même ne le savait plus bien, car, avec le temps, l’enfantillage de ce rêve n’avait pas manqué de lui apparaître. De jour en jour, elle pensait moins à lui.

Son nouveau cloître, elle s’y était presque résignée ; la vie lui serait donc devenue tolérable si ce Hamdi, au bout de sa seconde année de mariage, n’avait