Aller au contenu

Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XII

André Lhéry, la semaine suivante, reçut cette lettre à trois écritures :

"Mercredi, 27 avril 1904.

Nous ne sommes jamais si sottes qu’en votre présence, et après, quand vous n’êtes plus là, c’est à en pleurer. Ne nous refusez pas de venir, encore une fois qui sera la dernière. Nous avons tout combiné pour samedi, et si vous saviez, quelles ruses de Machiavel ! Mais ce sera une rencontre d’adieu, car nous allons partir.

Sans en perdre le fil, suivez bien tout ceci:

Vous venez à Stamboul, devant Sultan-Selim. Arrivé en face de la mosquée, vous voyez sur votre droite une ruelle qui a l’air abandonné, entre un couvent de derviches et un petit cimetière. Vous vous y engagez, et elle vous mène, après cent mètres, à la cour de la petite mosquée Tossoun-Agha. Juste en face de vous, en arrivant dans cette cour, il y aura une grande maison, très ancienne, jadis peinte en brun rouge ; contournez-la. Derrière, vous verrez s’ouvrir une impasse un peu obscure, bordée de maisons grillées, avec des balcons fermés qui débordent ; dans la rangée de gauche, la troisième maison, la seule qui ait une