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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/337

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Elles connaissaient au bord de la Marmara, du côté asiatique, une petite plage solitaire, très abritée, disaient-elles, de ce vent qui désole le Bosphore, et tiède comme une orangerie. Justement une de leurs amies habitait aux environs et s’engageait à fournir un alibi très acceptable, en affirmant mordicus les avoir retenues toute la journée. Donc, elles avaient décidé qu’on tenterait de faire par là une dernière promenade ensemble, avant cette séparation prochaine, qui pouvait si bien être la grande et la définitive:André comptait prendre bientôt un congé de deux mois pour la France ; Djénane devait aller avec sa grand-mère passer la saison des froids dans son domaine de Bounar-Bachi ; entre eux, le revoir ne serait plus qu’au printemps de l’année suivante, et d’ici là, tant de drames pouvaient advenir…

Le dimanche 12 décembre 1904, jour choisi pour cette