Aller au contenu

Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XL


Toutefois des jours de calme apparent leur étaient réservés encore.

Il est vrai, juillet passa sans qu’il leur fût possible de se revoir, même de loin, aux Eaux-Douces, — juillet qui est à Constantinople une saison de grand vent et d’orages, une période pendant laquelle le Bosphore, du matin au soir, se couvre d’écume blanche. Ce mois-là, c’est à peine si Djénane put lui écrire, tant elle était surveillée par une vieille tante revêche, venue d’Erivan pour faire une visite interminable, et qui ne supporterait pas de sortir en caïque si l’eau n’était lisse comme un miroir.

Mais la dame, qu’André et ses trois amies appelaient « Peste Hanum », déguerpit au commencement d’août, et le reste de l’été, de leur dernier été, ne cessa plus d’être si beau ! Août, septembre et octobre, c’est au Bosphore la saison délicieuse, où le ciel a des lim-