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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/435

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À son arrivée en France, il reçut ces quelques mots de Djénane :

"Quand vous étiez dans notre pays, André, quand nous respirions le même air, il semblait encore que vous nous apparteniez un peu. Mais à présent vous êtes perdu pour nous ; tout ce qui vous touche, tout ce qui vous entoure nous est inconnu,… et de pus en plus votre cœur, votre pensée distraite nous échappent. Vous fuyez, —ou plutôt c’est nous qui pâlissons, jusquà disparaître bientôt. C’est affreux de tristesse.

Quelque temps encore votre livre vous obligera de vous souvenir. Mais après ?… Jai cette grâce à vous demander:vous men enverrez tout de suite les premiers feuillets manuscrits, nest-ce pas ? Hâtez-vous. Ils ne me quitteront jamais; où que jaille, même dans la terre, je les emporterai avec moi… Oh ! la triste chose que le roman de ce roman:il est aujourdhui le seul terrain où je me sente sûre de vous rencontrer; il sera demain tout ce qui survivra dune période à jamais finie…. DJÉNANE."

André aussitôt envoya les feuillets demandés.