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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/85

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IV

Quatre jours après. La nouvelle mariée, au fond de la maison très ancienne et tout à fait seigneuriale de son jeune maître, est seule, dans la partie du harem qu’on lui a donnée comme salon particulier : un salon Louis XVI blanc, or et bleu pâle, fraîchement aménagé pour elle. Sa robe rose, venue de la rue de la Paix, est faite de tissus impalpables qui ont l’air de nuages enveloppants, ainsi que l’exige la fantaisie de la mode ce printemps-là, et ses cheveux sont arrangés à la façon la dernière inventée. Dans un coin, il y a un bureau laqué blanc, à peu près comme celui de sa chambre à Khassim-Pacha, et les tiroirs ferment à clef, ce qui était son rêve.

On croirait une Parisienne chez elle, —sans les grillages, bien entendu, et sans les inscriptions d’Islam, brodées sur de vieilles soies précieuses, qui çà et là décorent les panneaux des murailles : le nom d’Allah, et quelques