le ciel étoile, édifices de rêve chinois, tremblants, impondérables, qui tout de suite s’enflamment et s’évanouissent en fumée.
Par les petites rues sinistres, maintenant endormies, nous rentrons tard, au trot de nos porteurs, escortés des mille lumières dansantes de nos torches et de nos lanternes.
Vers minuit, me voici seul, au fond du yamen, dans mon logis séparé dont l’avenue est surveillée par les immobiles bêtes accroupies. Sur ma table du milieu, on a posé un souper de toutes les variétés de gâteaux connus en Chine. Des arbres fruitiers, fleuris et encore sans feuilles, décorent mes consoles ; des arbres nains, bien entendu, poussés dans des vases de porcelaine et longuement torturés, jusqu’à devenir invraisemblables : un petit poirier a pris la forme régulière d’une sorte de lyre en fleurs blanches, un petit pêcher ressemble à une couronne de fleurs roses. À part ces fraîches