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MADAME CHRYSANTHÈME

que la musique de ce peuple rieur puisse être si plaintive. Mais, décidément, celle que fait Chrysanthème mérite d’être entendue… Où donc a-t-elle pris cela ? Quels indicibles rêves, à jamais mystérieux pour moi, passent dans sa cervelle jaune, quand elle joue ou chante de cette manière ?…

… Tout à coup : Pan, pan, pan ! on frappe trois fois, d’un doigt sec, sur une marche de notre escalier et, dans l’ouverture de notre porte, apparaît un imbécile en complet de drap gris qui nous fait la révérence.

— Entrez, entrez, monsieur Kangourou ! — Oh ! comme vous arrivez à point, au moment où j’allais presque me monter l’imagination pour des choses japonaises !…


C’était une petite note de blanchissage, que M. Kangourou désirait nous présenter respectueusement, avec un plongeon du haut du corps, une pose correcte des mains sur les genoux, et un long sifflement de couleuvre.