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Page:Loti - Madame Chrysanthème, 1899.djvu/176

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MADAME CHRYSANTÈME

— Nous avons bien compris, dit-elle ; par un temps si affreux, entreprendre une traversée si longue, en sampan sur la rade…

Elle sourit comme une petite fille qui est contente, et vraiment il faudrait être difficile pour ne pas convenir qu’elle est mignonne ce soir.

Allons, j’annonce que nous descendrons sans plus tarder faire une grande promenade dans Nagasaki ; nous emmènerons Oyouki-San, deux cousines de Chrysanthème qui se trouvent là, et d’autres petites voisines encore si cela leur fait plaisir ; nous achèterons les jouets les plus drôles ; nous mangerons toute espèce de gâteaux, nous nous amuserons beaucoup.

— Comme nous arrivons bien, disent-elles en sautant de joie ; comme nous arrivons à point ! Justement il y a pèlerinage de nuit au grand temple de la Tortue Sauteuse ! Toute la ville y sera ; tous les camarades mariés viennent de partir, toute la bande X*, Y*, Z*, Touki-San, Campanule et Jonquille, avec l’ami d’une invraisemblable hauteur. Et elles deux, pauvre Chrysanthème, pauvre Oyouki-San, le cœur très gros, restaient au logis, parce que nous n’étions pas là et parce