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MADAME CHRYSANTÈME

naises, provient d’origines profondément ténébreuses pour nous ; même les plus vieux livres ne nous l’expliqueront jamais que d’une manière superficielle et impuissante, — parce que nous ne sommes pas les pareils de ces gens-là. Nous passons sans bien comprendre au milieu de leur gaîté et de leur rire, qui sont au rebours des nôtres…


Chrysanthème avec Yves, Oyouki avec moi, Fraise et Zinia, nos cousines, marchant devant nous sous notre surveillance, nous continuons de suivre la foule, nous tenant la main deux par deux de peur de nous perdre.

Tout le long des rues qui mènent à ce temple, les gens riches ont exposé dans leur maison des séries de vases et de bouquets. La forme hangar, qu’ont toutes les habitations de ce pays, leur espèce de devanture foraine et d’estrade, sont très favorables à ces exhibitions de choses délicates : on a laissé tout ouvert et l’on a tendu, à l’intérieur, des voiles qui masquent les profondeurs du logis ; en avant de ces draperies généralement blanches et un peu en retrait de la foule qui passe, on a correctement aligné les objets exposés, que mettent