qui reste, c’est cette peuplade d’enfants, de petits mouskos et de petites mousmés, qui se répand comme un flot dans les rues pleines d’ombre, sortant des ateliers et des écoles. Sur la nuance foncée de toutes ces constructions de bois, paraissent plus éclatantes les petites robes bleues ou rouges, drôlement bigarrées, drôlement troussées, et les beaux nœuds des ceintures, et les fleurs, les pompons d’argent ou d’or piqués dans ces chignons de bébés.
Elles se poursuivent et s’amusent, en agitant leurs grandes manches pagodes, les toutes petites mousmés de dix ans, de cinq ans, ou même de moins encore, ayant déjà de hautes coiffures et d’imposantes coques de cheveux comme les dames. Oh ! les amours de poupées impayables qui, à cette heure crépusculaire, gambadent, en robes très longues, soufflant dans des trompettes de cristal ou courant à toutes jambes pour lancer des cerfs-volants inouïs… Tout ce petit monde nippon, baroque par naissance et appelé à le devenir encore plus en prenant des années, débute dans la vie par des amusements singuliers et des cris bizarres ; ses jouets sont un peu macabres et