Cependant elles ne gagnent pas, les mousmés (ni les vieilles dames), à se produire dans cette tenue. Une Japonaise, dépourvue de sa longue robe et de sa large ceinture aux coques apprêtées, n’est plus qu’un être minuscule et jaune, aux jambes torses, à la gorge grêle et piriforme ; n’a plus rien de son petit charme artificiel, qui s’en est allé complètement avec le costume.
Il y a une heure à la fois joyeuse et mélancolique : c’est un peu plus tard au crépuscule, quand le ciel semble un grand voile jaune dans lequel montent les découpures des montagnes et des hautes pagodes. C’est l’heure où, en bas, dans le dédale des petites rues grisâtres, les lampes sacrées commencent à briller, au fond des maisons toujours ouvertes, devant les autels d’ancêtres et les Bouddhas familiers, — tandis qu’au dehors tout s’obscurcit, et que les mille dentelures des vieux toits se dessinent en festons noirs sur ce ciel d’or clair. À ce moment-là passe sur ce Japon rieur une impression de sombre, d’étrange, d’antique, de sauvage, de je ne sais quoi d’indicible, qui est triste. Et la gaîté, alors, la seule gaîté