Page:Loti - Madame Chrysanthème, 1899.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
MADAME CHRYSANTHÈME

arrivant, — il est toujours compliqué de se faire introduire.

Un monstre de la famille des poissons, mais ayant des griffes et des cornes, est suspendu au-dessus de leur porte par des chaînes de fer ; au moindre souffle de brise, il se balance en grinçant. On passe dessous ; on entre dans une première salle haute, immense, à peine éclairée, où brillent, dans les coins, des idoles dorées, des cloches, des choses religieuses incompréhensibles.

Des espèces de petits clercs, d’enfants de chœur, s’avancent peu accueillants, pour demander ce que l’on veut.

Matsou-San !! Donata-San !! répètent-ils, très étonnés, quand on leur a expliqué auprès de qui l’on veut être introduit. — Oh ! non, il n’y a pas moyen de les voir : ils reposent, — ou bien, ils sont en contemplation. Orimas ! Orimas ! disent-ils, en joignant les mains et en esquissant des génuflexions pour mieux se faire comprendre. (Ils sont en prières ! en profondes prières !)

On insiste, on parle plus fort ; on se déchausse comme des gens bien résolus à entrer quand même.