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Page:Loti - Madame Chrysanthème, 1899.djvu/254

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MADAME CHRYSANTÈME

— tenus à toute longueur de tige par peur de ce mort : c’est simplement le vieux gardien du tir, celui qui, le jour du 14 juillet, choisissait de si belles flèches pour Chrysanthème, et il dort, ce bonhomme, le chignon un peu défait, mais d’un bon sommeil qu’il serait cruel de troubler.

Allons au bord de la terrasse, contempler la rade sous nos pieds, et puis nous rentrerons chez nous.

La rade, cette nuit, est une grande déchirure, sombre et sinistre, où les rayons de la lune ne descendent pas ; une crevasse béante, qui semble ouverte jusqu’aux entrailles de la terre et au fond de laquelle brillent, tout petits, comme une réunion de vers-luisants dans une fosse, les feux des navires.