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nase à présent, » petit Pierre alors vient à moi, avec ce sourire qui fait qu’on lui donne toujours ce qu’il veut : « C’est à ton tour, parrain, dis ? » Et ce gymnase recommence.

CI

La grande pendule, inexorable, a encore marché ; dans quelques heures, je vais partir, et bientôt mon frère Yves s’en ira aussi, tous deux au loin, à l’inconnu.

C’est le dernier jour, le dernier soir. Yves, petit Pierre et moi, nous allons à la chaumière des vieux Keremenen, pour ma visite d’adieu à la grand’mère Marianne.

Elle habite seule, maintenant, sous son toit plein de mousse, sous les grands chênes étendus en voûte. Pierre Kerbras et Anne, qui se sont mariés au printemps, font bâtir dans le village une vraie maison, en granit, pareille à celle d’Yves. Tous les enfants sont partis.

Pauvre chaumière où s’agitaient si joyeusement, le jour du baptême, les belles coiffes et les colle-