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Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/293

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nous bons marchands. » D’un paravirer je te les fais redescendre quatre à quatre : « Toi, bon marchand, que je dis, apporte un peu d’abord un bouquet de plumes pour me faire cadeau ; nous verrons après si on te laissera monter avec ta pacotille. » Et je m’en serais fait pas mal d’argent au retour, si je n’avais pas été si bête ! (Douloureusement) : mais, tu sais, dans ce temps j’étais jeune homme… Alors, à Toulon, une connaissance à moi qui travaillait dans les modes…

Allons bon, voici qu’un des petits frères d’Yann, un futur Islandais, avec une bonne figure rose et des yeux vifs, tout d’un coup se trouve malade pour avoir bu trop de cidre. Bien vite il faut l’emporter, le petit Laumec, ce qui coupe court au récit des perfidies de cette modiste pour avoir ces plumes…

Le vent dans la cheminée hurlait comme un damné qui souffre ; de temps en temps, avec une force à faire peur, il secouait toute la maison sur ses fondements de pierre.

— On dirait que ça le fâche, parce que nous sommes en train de nous amuser, dit le cousin pilote.

— Non, c’est la mer qui n’est pas contente,