Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/320

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de cette Léopoldine, qui avait vraiment un équipage de choix.

Les navires sortaient deux par deux, quatre par quatre, traînés dehors par des remorqueurs. Et alors, dès qu’ils s’ébranlaient, les matelots, découvrant leur tête, entonnaient à pleine voix le cantique de la Vierge : « Salut, Étoile-de-la-Mer ! » sur le quai, des mains de femmes s’agitaient en l’air pour de derniers adieux, et des larmes coulaient sur les mousselines des coiffes.


Dès que la Léopoldine fut partie, Gaud s’achemina d’un pas rapide vers la maison des Gaos. Une heure et demie de marche le long de la côte, par les sentiers familiers de Ploubazlanec et elle arriva là-bas, tout au bout des terres, dans sa famille nouvelle.

La Léopoldine devait mouiller en grande rade devant ce Pors-Even, et n’appareiller définitivement que le soir ; c’était donc là qu’ils s’étaient donnés un dernier rendez-vous. En effet, il revint, dans la yole de son navire ; il revint pour trois heures lui faire ses adieux.

À terre, où l’on ne sentait point la houle, c’était toujours le même beau temps printanier, le même