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III


À Paimpol, un beau soir de cette année-là, un dimanche de juin, il y avait deux femmes très occupées à écrire une lettre.

Cela se passait devant une large fenêtre qui était ouverte et dont l’appui, en granit ancien et massif, portait une rangée de pots de fleurs.

Penchées sur leur table, toutes deux semblaient jeunes ; l’une avait une coiffe extrêmement grande, à la mode d’autrefois ; l’autre, une coiffe toute petite, de la forme nouvelle qu’ont adoptée les Paimpolaises : — deux amoureuses, eût-on dit, rédigeant ensemble un message tendre pour quelque bel Islandais.

Celle qui dictait — la grande coiffe — releva la tête, cherchant ses idées. Tiens ! elle était vieille,