Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/346

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faisait un premier mouvement irréfléchi pour se lever, pour courir regarder le large, voir si c’était vrai…

Elle retombait assise. Hélas ! où était-elle en ce moment, cette Léopoldine ? où pouvait-elle bien être ? Là-bas, sans doute, là-bas dans cet effroyable lointain de l’Islande, abandonnée, émiettée, perdue…

Et cela finissait par cette vision obsédante, toujours la même : une épave éventrée et vide, bercée sur une mer silencieuse d’un gris rose ; bercée lentement, lentement, sans bruit, avec une extrême douceur, par ironie, au milieu d’un grand calme d’eaux mortes.