Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/347

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

X


Deux heures du matin.

C’était la nuit surtout qu’elle se tenait attentive à tous les pas qui s’approchaient : à la moindre rumeur, au moindre son inaccoutumé, ses tempes vibraient ; à force d’être tendues aux choses du dehors, elles étaient devenues affreusement douloureuses.

Deux heures du matin. Cette nuit-là comme les autres, les mains jointes, et les yeux ouverts dans l’obscurité, elle écoutait le vent faire sur la lande son bruit éternel.

Des pas d’homme tout à coup, des pas précipités dans le chemin ! À pareille heure, qui pouvait passer ? Elle se dressa, remuée jusqu’au fond de l’âme, son cœur cessant de battre…