Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/348

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On s’arrêtait devant la porte, on montait les petites marches de pierre…

Lui !… Oh ! joie du ciel, lui ! On avait frappé, est-ce que ce pouvait être un autre !… Elle était debout, pieds nus ; elle, si faible depuis tant de jours, avait sauté lestement comme les chattes, les bras ouverts pour enlacer le bien-aimé. Sans doute la Léopoldine était arrivée de nuit, et mouillée en face dans la baie de Pors-Even, — et lui, il accourait ; elle arrangeait tout cela dans sa tête avec une vitesse d’éclair. Et maintenant, elle se déchirait les doigts aux clous de la porte, dans sa rage pour retirer ce verrou qui était dur…

. . . . . . . . . . . . . . . . .

— Ah !… Et puis elle recula lentement, affaissée, la tête retombée sur la poitrine. Son beau rêve de folle était fini. Ce n’était que Fantec, leur voisin… Le temps de bien comprendre que ce n’était que lui, que rien de son Yann n’avait passé dans l’air, elle se sentit replongée comme par degrés dans son même gouffre, jusqu’au fond de son même désespoir affreux.

Il s’excusait, le pauvre Fantec : sa femme, comme