hésiter et qui, après avoir fait un pas vers nous, rentra se cacher dans une embrasure. Elle s’approcha enfin, releva son épais voile de crêpe et nous montra la figure de ma grand’tante Victorine, qui habitait le voisinage. Elle avait toujours été vilaine, la pauvre vieille, mais aujourd’hui elle était presque terrible à voir, avec son expression de bête traquée.
« Tiens, vous nous attendiez, ma tante ? lui dit ma mère, déjà presque inquiète. — Oui, ma fille, répondit la vieille Parque. Monte dans ta chambre avec moi, j’ai à te parler. » Ma mère alors eut un sursaut comme si on l’avait poignardée. « Qu’est-ce qu’il y a, demanda-t-elle d’une voix presque dure que je ne lui connaissais pas, qu’est-ce qu’il y a, ma tante ?… Mon fils est mort ? — Mais je ne t’ai rien dit, ma fille… Je ne t’ai encore rien rien dit, voyons !… Monte avec moi dans ta chambre. »
Ma mère commença de monter comme une blessée, en se tenant des deux mains à la rampe, tandis que je me sauvais, pris d’une