tions, tout ce que j’aime, recevez mes derniers adieux, mes derniers baisers… »
Mais ici sa voix s’étrangla dans les pleurs, et il se jeta sur un fauteuil, obligé de passer le pauvre papier défraîchi à mon grand-oncle, qui, d’une voix morne, sans inflexions, reprit et continua la phrase commencée :
» … Mes derniers adieux, mes derniers baisers ; en ce moment suprême, il me semble que je vous réunis tous sur mon cœur dans des élans d’ineffable tendresse.
» Grâces à Dieu, au moins puis-je vous écrire, et c’est à ce moment une grande consolation qui compense un peu ce qu’il y a d’affreux à mourir loin de vous.
» Je meurs d’anémie ; c’est ma faute, je suis resté un mois de trop à Poulo-Condor ; quand je suis arrivé à Saïgon, on a fait ce qu’on a pu ; on a pensé que l’air marin allait me remettre, mais c’est trop tard ; à présent, c’est cet air qui me tue.
» Je meurs en Dieu, dans la foi et le re-