Page:Loti - Roman d’un enfant, éd. 1895.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258
LE ROMAN D’UN ENFANT

avec une extraordinaire magie, l’impression des musiques que les insectes devaient faire autour des deux voyageurs, dans le silence d’un midi très chaud éclairé par un soleil plus jeune, dans la sereine tranquillité d’un mois de juin antique. Je n’étais plus en classe ; j’étais dans cette campagne, en la société de ces bergers, marchant sur des fleurettes un peu brûlées, sur des herbes un peu roussies, par une journée d’été très lumineuse, — mais cependant atténuée et vue dans un certain vague, comme regardée avec une lunette d’approche au fond des âges passés…

Qui sait ! si le Grand-Singe avait deviné ce qui me causait ce moment de distraction, cela eût peut-être amené un rapprochement entre nous.