Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 1.djvu/223

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la mère

Tu étais folle, Philinna, hier ? Qu’est-ce qu’il t’a pris pendant le souper ?

Diphilos est venu me voir ce matin en pleurant et il m’a raconté tout ce qu’il avait eu à souffrir de toi. Tu t’es soûlée, tu t’es levée au milieu du repas en dansant quand il te le défendait, et après cela tu as donné un baiser à son ami Lamprias : et comme il se fâchait, tu l’as quitté, tu es allée près de Lamprias, tu l’as pris dans tes bras, et Diphilos étouffait de colère à cause de cela. Et la nuit, je le sais, tu n’as pas couché avec lui ; tu l’as laissé pleurer et tu t’es étendue toute seule sur un lit voisin, en chantant pour lui faire de la peine.

philinna, furieuse.

Mais ce qu’il m’a fait, mère, il ne te l’a pas dit. Sans cela tu ne te mettrais pas du côté de cet insolent !

Il m’a laissée pour aller causer avec Thaïs, la