C’est terrible, Mélitta, ce qui t’arrive. Mais pourquoi aussi vous êtes-vous brouillés ? Sans doute ce n’est pas pour peu de chose.
Je n’ai rien à dire là-dessus. Avant-hier, en revenant du Pirée où il était allé, je crois, envoyé par son père pour toucher une créance, il n’a pas voulu me connaître quand j’accourais vers lui comme d’habitude ; et quand j’ai voulu l’embrasser, il m’a repoussée en disant :
« Va-t’en avec ton armateur Hermotimos ou bien va voir ce qui est écrit sur les murs du Kéramique où vos noms sont gravés sur une stèle.
— Quel Hermotimos ? ai-je dit, quelle stèle dis-tu ? »
Mais sans me répondre et sans dîner, il s’est couché le dos tourné. J’ai fait tout ce que j’ai pu inventer, je l’ai pris dans mes bras, j’ai essayé de le retourner de mon côté, je l’ai baisé entre les épaules. Mais comme rien ne pouvait l’amollir, il m’a dit :
« Si tu continues, je vais m’en aller tout de suite, au milieu de la nuit ! »
Tout de même, tu connais Hermotimos ?