Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 1.djvu/301

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bacchis

Elle les suspend à un clou, brûle du soufre dessous et répand du sel sur le feu en disant vos noms, celui de ton amant et le tien. Ensuite elle tire une toupie de son sein et la fait tourner en récitant le charme avec une voix rapide. Des mots barbares à faire trembler. Voilà ce qu’elle a fait [pour moi], et bientôt Phanias, malgré les reproches de ses camarades, de Phoibis avec qui il vivait et qui le suppliait, revint à moi. Il était poussé par le charme. Et même elle m’a appris le moyen de rendre Phoibis détestée : c’est d’observer la tracede ses pieds quand elle vient de passer, et de les effacer en posant le pied droit où elle a mis le pied gauche et le pied gauche où elle a mis le pied droit, en disant : « J’ai marché sur toi. Je suis au-dessusde toi. » Et j’ai fait ce qu’elle m’avait dit.

mélitta

Pas de retard, pas de retard, ô Bacchis ! appelle tout de suite la Syrienne. Et toi, Akis, prépare le pain et le soufre et tout ce qu’il faut pour l’incantation.