sans hellénismes et surtout sans mythologies, des sonnets comme celui-ci :
Marie, levez-vous, vous êtes paresseuse.
Jà la gaie alouette au ciel a fredonné
Et jà le rossignol doucement, jargonné
Dessus l’épine assis sa complainte amoureuse.
Sus ! debout ! allons voir l’herbelette perleuse
Et votre beau rosier de boutons couronné,
Et vos œillets aimés auxquels aviez donné
Hier au soir de l’eau d’une main si soigneuse.
Harsoir en vous couchant vous jurâtes vos yeux
D’être plus tôt que moi ce matin éveillée ;
Mais le dormir de l’aube, aux filles gracieux,
Vous tient d’un doux sommeil encor les yeux sillés.
Çà ! Çà ! que je les baise ! et votre beau tétin
Cent fois, pour vous apprendre à vous lever matin.
Il la quitta. Puis il revint. Son château vendômois et ses relations à Paris ne savaient le retenir si longtemps qu’il ne pût passer des semaines, des mois, même une année entière auprès de Marie. Là, il quittait ses habits de cour pour des vêtements de paysan, il s’en allait dans le plus profond des bois, disant que même les sentiers lui étaient odieux, et il oubliait tout du monde, fors son amour et ses vers.
Nous avons l’itinéraire de l’un de ses fréquents voyages, celui qu’il fit avec Baïf. Ils partirent tous deux du hameau de Coutures où se trouve encore aujourd’hui la maison seigneuriale de Ronsard. Ils traversèrent la forêt de Gâtine, et le village