conde) étaient réunis à l’article ou au pronom précédent par des ligatures à la plume. Il supprima ces ligatures, isola les particules la, sa et le, et il lut : La Sale, Antoine de la Salle. — Rien n’est plus tentant que d’attribuer un bon livre à un bon auteur.
Alors il n’y eut qu’un cri d’approbation.
On ne se dit pas (et tout d’abord) que la charade ainsi composée eût été passablement niaise… pour un auteur si intelligent ;
— Que d’ailleurs on n’expliquait pas pourquoi le nom de l’inconnu « venait à la messe » (vers 5 et 6) ;
— Ni pourquoi ce même nom « tenait le monde » à la main (vers 7 et 8) ;
— Ni pourquoi, composant un métagramme élémentaire (et combien aisé !), l’auteur était allé quérir des mots inexistants, comme labelle, samere et leseconde, alors qu’il en avait tant de véritables à sa portée.
On ne se dit pas, — on ne voulut pas dire — que l’auteur des XV Joyes n’était point marié, et que La Salle avait femme ;
— Que l’inconnu était religieux et que La Salle était laïc ;
— Que les Joyes fourmillent de mots picards et que La Salle était de Provence ;
— Qu’au surplus, l’esprit des XV Joyes et celui de Jehan de Saintré sont tout différents par le