Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/111

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d’enregistrement et de légalisation qui précèdent l’union civile. Déclarer que le pays a un intérêt capital à multiplier ses familles, et d’abord refuser d’unir tous les malheureux qui ne peuvent pas payer, ce n’est peut-être pas très intelligent. Le total des frais est peu élevé, sans doute, mais il n’y a pas de petites dépenses pour les bourses vides. Trente francs versés à l’État, cela fait cent pains de moins sur la planche : trois mois de nourriture, pour beaucoup. Comment s’étonner que le peuple s’abstienne ?

Et non seulement ces actes sont coûteux, mais leur nombre est si grand, les démarches indispensables à leur réunion sont si compliquées et si diverses qu’on ne peut songer à posséder la liasse complète avant six semaines de patients efforts. L’État réclame en effet :

Les deux actes de naissance des futurs époux, ou, à leur défaut, des actes de notoriété dressés devant le juge de paix et homologués par le tribunal du lieu où sera célébré le mariage. S’ils sont nés à l’étranger : une double légalisation par les autorités du pays et par le ministre des affaires étrangères, la traduction de la pièce par un traducteur juré ; le timbre du bureau d’enregistrement de l’arrondissement. — Deux certificats établissant le temps du dernier domicile des futurs époux. — La légalisation de ces deux pièces par le commissaire de police de chaque quartier.