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II

HISTOIRE D’UN FIANCÉ


Célibataires, le Sénat vous menace d’un impôt égal au quinzième du principal de vos contributions. C’est-à dire qu’un ouvrier qui verse trente francs par an à la recette de son quartier, sans compter les centimes additionnels, devra désormais donner quarante sous de plus, si la loi est votée. — Bien.

Votre voisin nourrit et habille six enfants. Vous, vous payerez deux francs par an le droit de vous nourrir tout seul. Le Sénat appelle cela « égaliser les charges » et conseiller le mariage aux citoyens français. Je ne discute pas.

Lisez maintenant ce qu’il en a coûté à l’un de vos camarades pour avoir voulu se marier dans notre doux pays.

L’histoire est typique ; elle est complète ; et,