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PLAIDOYER
POUR LA LIBERTÉ MORALE


Aux commandements fondamentaux qui interdisent de rechercher le bien propre s’il fait tort au bien d’autrui ; — aux maximes supérieures qui présentent à l’homme pour triple vertu le renoncement à soi-même, la recherche de la science et le goût de la beauté, — la morale moderne ajoute un impératif d’une troisième espèce, une obligation dont le principe est néant, un ordre qui révolte à la fois la dignité humaine et le sens du divin, un précepte odieux, mesquin et grossier, mais qu’elle soutient par les sanctions de tout l’arsenal des codes et qui se définit en ces mots : la nudité et l’amour sont des objets de scandale.