Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/90

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On la compare aussi à la lune, sur laquelle le voile passe comme un nuage léger.


Les yeux sont découverts même quand le voile est posé. Leurs paupières sont noires, poudrées de khôl ; les sourcils peints étendent au-dessus du regard leur ligne allongée ; plus les yeux sont obscurs et plus ils sont beaux.

J’ai vu des violettes dans un jardin ; leurs feuilles étaient brillantes de rosée. Et chacune était belle comme une jeune fille aux yeux noirs qui a des larmes sur les paupières.

Ce regard humide est celui que les poètes rappellent le plus volontiers :

Elle m’a regardé langoureusement avec les paupières d’une femme qui s’est mis de l’eau sur les yeux.

Et les yeux sont toujours « de gazelle », est-il besoin de le dire ? Les joues « de jeune gazelle brune » se rencontrent aussi, mais elles sont le plus souvent roses et parfois même très colorées.


Rouge sombre, presque noire nous est peinte la bouche par antithèse avec la blancheur des dents.

Elle rit de sa bouche sombre et montre des dents blanches comme des fleurs d’anthémis arrosées de soleil, et ses gencives sont poudrées de khôl.

Quand les poètes parlent de bouche ils ne se