Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 12.djvu/75

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dans cette nuit souterraine, dieu foudroyant ! Depuis qu’on m’a laissée libre, c’est toi qu’on a voulu murer comme le terrible Boréas dans les cavernes Riphéennes, et moi je mourais sous le soleil, ignorant la retraite proche ou lointaine, où se cachait ta splendeur par qui Persée a grossi dans mon sein ! Amant ! Amant ! Je suis là. Éveille-toi ! Anime-toi. Soulève-toi ! Je suis Danaé ! Danaé.

la nourrice

Oh malheureuse !

danaé

Tu ne m’entends pas ? Oh ! que tu es froid ! Tes mains sont glacées… Ah !… ah ! il retombe… Il ne me connaît plus. Ce n’est pas lui, nourrice, dis-moi donc que ce n’est pas lui… J’avais bien deviné ce qui arriverait. Je ne vois plus. J’ai mal dans les bras.

la nourrice

Venez, Danaé, remontez tout de suite. Il ne faut pas rester plus longtemps ici.

(Le rideau tombe avant qu’elles soient sorties)