Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/10

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Pourquoi ne viens-tu pas vers moi ?
Moi qui ne puis vivre sans toi,
Tu me laisses tout seul… Pourquoi ?
   Cruelle !
Hélas ! je ne puis voir ses yeux,
Je ne puis sentir ses cheveux,
Je ne serai jamais heureux
   Sans elle !

Si tu savais ! Pendant la nuit,
Lorsque, tout seul dans mon grand lit,
Dans le silence et loin du bruit
   Je rêve,
Dans mes désirs inapaisés
Je sens sur moi tous tes baisers
Sur ma joue ardente posés
   Sans trêve.

Si tu savais cela, bien vite
Quittant la maison qui t’abrite,
Tu viendrais vers moi qui t’invite,
   Hélas !
Oh ! tu viendrais, dis, ma petite,
Sans plus que je te sollicite,
Par ma passion déjà séduite,
   Tout bas.