Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/9

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Ô toi que je n’ai jamais vue

Ô toi que je n’ai jamais vue,
Qui jamais ne m’es apparue
Et qui m’es pourtant bien connue,
   Ô toi !
Fillette à la lèvre ingénue,
Ma maîtresse tant attendue,
Qu’en mes rêves je presse nue
   Sur moi !

Ô mon amour ! ô ma chérie !
Toi qui dois être si jolie,
Ô toi que j’aime à la folie,
   Enfant !
Bien que ton joli corps n’existe
Que dans l’imagination triste
D’un pauvre fou au cœur d’artiste
   Naissant !