Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/17

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LE SOIR À LA CAMPAGNE



Tout est silence et calme, et les vents sont tombés.
Les arbres onduleux ont étendu leurs branches,
Et le soleil, dardant ses rayons orangés,
Incendie au couchant les longues fermes blanches.

Les ombres sur le sol rampent démesurées ;
Et les filles des champs, revenant du lavoir,
Foulent de leurs pieds nus les terres labourées,
Alanguissant le pas dans le calme du soir.

Les humides prairies au couchant étendues
Se voilent de vapeurs qui montent lentement
Et vont couvrir bientôt les terres disparues
Sous les brouillards bleuis qui tremblent faiblement.