Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/200

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*

Oh ! s’il est quelque part, dans l’irréel du monde,
 Loin des chemins où nous passons,
Nue éternellement sur la lumière blonde,
Une sirène étrange et grave, qui féconde
Une sirène étLes beaux sons.


*

Comme un chevreuil perdu, la nuit, au bord de l’eau,
La nuit, au bord de l’eau, elle errait sous les saules ;
Elle avait répandu ses grands cheveux profonds,
Ses grands cheveux profonds qui noyaient ses épaules.

Ses grands cheveux profonds qui noyai[1891]


*

La naïade aux bras verts qui fait fuir les anguilles
Nage et s’allonge et file autour des espadrilles,
Cercle d’onde, roseau furtif, corps tournoyant,
Spire, ellipse qui tombe et s’éclipse : néant.


*

Et c’est là ce qui fait que la Thessalienne
Prend des touffes de poil aux cuisses de l’hyène,
Et qu’Orphée écoutait, hagard, presque jaloux,
Le chant sombre qui sort du hurlement des loups.