Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/21

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Lorsque vous prierez Dieu, ne vous en allez pas
Sur la place du Temple, en public, analogues
À ces pharisiens qui vont aux synagogues
Pour être vus, et non pour fêter les sabbats.

Mais restez seul chez vous, en fermant votre porte,
Et le Dieu Tout-Puissant qui voit tous les secrets
Vous récompensera d’avoir été discrets.
Et maintenant, ô Juifs, vous prierez de la sorte.

Point de vœux formulés au hasard du moment,
Ni souhaits étourdis, ni prière puérile.
Non. Dieu sait mieux que vous ce qui vous est utile ;
Hommes, laissez-le faire, et dites simplement :

Notre Père des Cieux, que Ton saint nom rayonne,
Et que Ton règne arrive, et que Ta volonté
Soit faite sur la Terre et dans l’immensité !
Et que cette prière autour de Toi résonne !

Donne-nous aujourd’hui notre pain sans péril.
Oublie, ô Tout-Puissant ! nos péchés, nos offenses,
Et nous oublierons tous rancunes et vengeances.
Seigneur, délivre-nous du mal ! Ainsi soit-il !

Ne vous inquiétez pas de manger et de boire :
Dieu nourrit les oiseaux de seigle et de maïs.
Dieu vêtit de blancheur les corolles des lys,
Plus belles que David, avec toute sa gloire.