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À chacun de mes jours qui tombe,
Mon pied, qui ne s’en défend plus,
Fait un ferme pas vers la tombe.
Mes grands jours sont-ils révolus ?
Mais je n’ai pas fini de vivre,
Et tout chez moi n’a pas péri ;
Même, il est là le meilleur livre,
Le seul que j’aie encore écrit.
Hélas ! que sais-je de ma vie ?
Triste, sans espoir, sans envie,
Je la continue en marchant
Sur cette magnifique arène
Qui fut si longtemps souveraine :
Je bêche encor mon propre champ.
12 mars 1924.