Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/26

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Elle m’oublie… Et pourtant, mon Dieu !
Si je pouvais, si je pouvais croire
Qu’elle a compris, qu’elle m’aime un peu !

Si vos grands yeux savaient ma tristesse
Et que leur paix cause mon souci,
  Vous diriez aussi :
Ne doutez plus ! Votre amour m’oppresse :
  Je vous aime aussi !

Si nous pouvions mêler nos pensées
Et nos regards et nos doigts tremblants !
Si nous pouvions aller, las et lents,
Parmi l’oubli des peines passées,
Rêver d’amour sous les tilleuls blancs !