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LA SOUFFLEUSE D’ÉTOILES


Entends, ma chère, entends la douce
Nuit qui marche.
BAUDELAIRE


Une nuit de palmes immobiles
S’élevait de l’invisible terre.
 J’étais couché, les yeux perdus…
Je ne voyais l’herbe ni les villes,
Mais sur le ciel ton profil austère
 Et tes mains aux doigts étendus.

La nuit d’améthystes et d’opales
Embrumait lentement les yeux calmes
 Aux nuages d’un rêve bleu.
Des odeurs montaient des lilas pâles,
Et la nuit immobile des palmes
 Noyait les hauteurs peu à peu.