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GLAUCÉ


À Albert Besnard.


Elle se baigne
Au marais des iris et des grands lys d’eau
Elle se baigne comme un nénufar blanc
Comme un nénufar rouge qui saigne
Elle est toute en or avec des taches de sang
Comme un soleil du soir qui baigne dans l’eau
Miroitante et merveilleuse.

Le marais verdâtre et si lourd d’or
L’étang putride et vert de soir
Est le miroir
De ses hanches
Blanches
Ô qui chantera l’enfant glauque et d’or
Dans ses mares mordorées.

Son fin buste émerge de l’eau
Comme un nénufar chevelu d’or rouge
Ses yeux sont comme deux flammes sur l’eau