Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/72

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Vertes étoiles ses yeux doux d’Asie
Mais sa bouche est un coquillage de pourpre
Et sa chevelure est sur sa bouche
Sa chevelure cramoisie.

Ses cheveux longs où sont des algues vagues
Et des crabes verts aux crocs des boucles
Et l’écume des basses vagues
Et des gouttes d’escarboucles
Où les lumières ont des verves
Ô comme au front des roches d’or
Ses cheveux dissolus couronnés de conferves

Ses cheveux, ah ! défleuris ! ses cheveux dévêtus et nus…

« Iris
Marécageux iris
Mes cheveux sous-marins mêlés d’algues languides
Te veulent, triste iris
Et l’iris de mes yeux. »

Voici trouer la frêle eau d’or
Ses doigts luxurieux
Vers les iris, vers les iris
Fleurs droites à fleurir derrière ses oreilles
Larges yeux des étangs, fleurs obscures, bleus iris,
Lèvres molles en fleur sur les eaux
Bleus baisers de la nuit dans ses mains nonpareilles.